lundi, janvier 22, 2007

Papillons

Rien de très intéressant ce week-end. Quelques photos.

Ah, oui, j'ai vu un papillon...en janvier...

mardi, janvier 16, 2007

Ecologie médiatique

Trois affiches de la campagne 2005 de la médiatique Fondation Nicolas HulotCiao
yvan

lundi, janvier 15, 2007

Marché aux puces et au CO2

Ce matin, je passais sur le trottoir de la rue Petroselli, juste avant la place della Bocca della Verità, lorsque j'aperçus les jambes d'une femme, les chevilles et les talons joints, dans des bottines de cuir, couchée à même le sol. Les passants qui marchent devant moi me cachent son visage de leurs manteaux longs, et leurs jambes qui s'entrecroisent ne laissent passer que la couleur de sa veste. Entourée par un petit groupe, qui fume et qui discute, totalement indifférent, elle est couchée sur les pavés, entre les scooters qui la protègent. Deux policiers patientent un peu plus loin. Ses bottines sombres semblent couper en ce point la ligne blanche qui sépare la route, les voitures ralentissent à son approche, une dame traverse en aboyant après celles qui ne la laissent pas passer. Je comprends que l'ambulance n'arrivera plus. Peut-être parlera-t-on d'elle dans les faits divers, de cette dame gisant entre les pieds de ceux qui la protègent trop tardivement.

Samedi, mes idées n'étaient pas encore noires, je flânais même joyeusement dans les rues, pour une fois vides des passants qui se poussaient alors dans les magasins. Soldes. J'en profiterai pour changer mes chaussures qui supportent mal les pavés romains. Le marché sous les platanes, à côté de chez moi, étalait ses poissons et sentait bon la mer.


Le National Geographic parle de la déforestation en Amazonie, d'une expédition au Pôle Nord qui finit bien, des migrations des baleines à bosse et de celle, amoureuse, des colibris. Des choses dont on ne parlera bientôt plus, quand le Mato Grosso aura changé son nom (littéralement : épaisse brousse) pour celui de Grande Campo de Soja Que Engorda os Proprietários Terrestres (lit.: grand champ de soja qui engraisse les propriétaires terriens), que les expéditions au Pôle Nord se feront en bâteau et finiront toujours bien, et que baleines et colibris n'auront plus besoin de migrer. Beau monde que celui-là, destiné à nous faciliter les tâches. Et les taches.

Devant le Castel San Angelo, une patinoire. Malgré la fraicheur de la glace, il fait chaud. Lili Allen "makes me smile".Je finis Senilità d'Italo Svevo sur la Piazza del Popolo, sous les rayons du soleil qui se couche.

En rentrant, je tombe sur la librairie Il Mare, qui possède un grand nombre de tout ce qui se fait sur le sujet.

C'est dimanche que les idées noires me sont venues. Vertes plutôt. J'avais décidé d'aller me balader vers le Trastevere, de l'autre côté du Tibre, donc. J'y suis allé par le Gianiculo, pour dire bonjour à Garibaldi et profiter du calme des hauteurs. Le jardin d'une ambassade des Etats-Unis

En bas, un immense marché aux puces s'étend sur près d'un kilomètre. Dans le style du marché en plein air de Saint-Ouen, on y trouve de tout: des ferrailleurs, des machands de livres, des gens qui semblent vendre tout ce qu'ils ont, et qui, pour certains, se résume à un nain en plastique ou de vieux bibelots étendus sur une couverture poussiéreuse, des contrefaçons vendues le prix fort sous l'oeil des policiers impuissants (ou bienveillants), des kilos de
 mécanismes de réveils inutilisables, des sacs de noeuds (au sens propre du terme) de fils de chargeurs de téléphones portables, un ordinateur portable, qui fait tellement l'intrus sur ces traiteaux qu'il doit être en aussi bon état que le moteur de bâteau démonté, d'autres proposent des rideaux, un peu de couleur, des disques, un peu de musique, des montres et des pistolets à plomb, des façades de téléphones portables, des piles, des composants électriques, des clefs USB à des prix défiant toute concurence officielle, des choses en plastique, des dvds, et toutes les choses que notre société occidentale a envoyé fabriquer en Asie, qui nous revient et que nous achetons, utilisons, stockons, oublions, revendons pour que d'autres les achètent, les vendent à ceux qui les rachèteront et les revendront, puis les réutiliseront et les oublieront de nouveau et ainsi de suite jusqu'à ce qu'ils finissent sur la couverture poussiéreuse d'un clochard italien ou d'une dame des Balkans, maigre espoir de nourir un jour ou une famille.
Et moi, au milieu de la foule qui me presse et me transporte, mes idées vertes me rendent l'âme triste: l'écologie serait-elle un truc de nantis? Qui dans ce millier de personnes pense à l'avenir de la planète qui s'étale sous ses yeux? Plutôt, qui a assez peu de problèmes quotidiens pour penser à l'avenir de la planète? Les glaces du Pôle Nord et la forêt Amazonienne? Lequel de ces visages que je croise pense comme moi que ces piles à 1€ les 5 ne sont pas une solution à la polution industrielle? Comment un futur président prendra en compte ces problèmes environnementaux alors que la moitié de la population française n'a que le Smig et une bonne partie que quelque chose en dessous du Rmi? C'est bien de faire des machines à laver et des frigos qui respectent des exigences d'économie d'énergie, mais combien achètent des machines à laver et des frigos d'occasion qui ne respectent pas ou plus ces exigences d'économie d'énergie? Proposer des dédouanements fiscaux et des baisses d'impôts à ceux qui mettent des panneaux solaires et réaménagent leurs maisons en HQE, mais combien de personnes sont en dessous du seuil imposable et par conséquent sont en dehors de ces aides?
En repartant de là, je suis le Tibre, qui à la sortie de la ville s'exite un peu et accroche aux platanes qui le bordent des lambeaux de plastique. Un peu plus loin, je croise les bidonvilles au bord de l'eau ; de la chaleur sort d'un tuyau de poêle.

ciao
yvan

Post Scriptum, qui a beaucoup à voir : je vous conseille "Dol"de Philippe Squarzoni. Après "Garduno, en temps de paix" et "Zapata, en temps de guerre" (que vous trouverez dans "toute les bonnes librairies" ou dans ma chambre sous le Vélux), Squarzoni s'est attaqué aux politiques libérales des années raffarines et villepines avec autant de fougue et les met finallement en relation avec nos tout "nouveaux" problèmes environnementaux. En droit, on dénomme dol "l'ensemble des agissements trompeurs ayant entraîné le consentement qu'une des parties n'aurait pas donné, si elle n'avait pas été l'objet de ces manoeuvres". Une très bonne BD, bientôt dans ma chambre.

mardi, janvier 09, 2007

Retour à Rome

J'ai l'impression que les villes me rendent acariâtre: les voitures qui passent et ne s'arrêtent jamais pour vous laisser passer, les conducteurs stupides qui jouent du klaxon le jour et s'endorment dessus la nuit, les tas de gens qui ne marchent jamais assez vite, ni assez droit pour qu'on puisse les dépasser, pigeons débiles, parcs fermés on ne sait pour quoi, ceux qui conduisent des 4x4 dans les ruelles et s'étonnent de ne pas passer, les citadins qui, à force de vivre dans une environnement bétonné, ne prennent pas soin de la nature et jettent leur papiers et leurs mégots
 partout et surtout dans les seuls parcs ouverts, ou les policiers qui garent leurs voitures où ils veulent...Samedi fut pourtant une belle journée : c'était un jour férié. Pas loin du Vatican, une parade avec des cavaliers garibaldiens et des échassiers aux ailes papillons, une fanfare et des majorettes célébraient dans une procession mi-catholique mi-païenne l'arrivée des Rois Mages 
et de la Befana, une sorcière qui donnent des cadeaux aux enfants sages et du charbon aux garnements. Un groupe de cuivres jouait "Ay ay ay ay, canta y no llores".Ils visaient tous la crèche de la Place St Pierre.

Dimanche, marchant tout à mes pensées dans une rue parallèle à la Via Candia, un énorme BANG!. Après une frayeur de rigueur, j'aperçois les responsables : deux vieux au balcon, lui, un briquet à la main, elle un sourire jusqu'au oreilles. Pas un jour sans qu'un pétard n'éclate dans le quartier.
Sur la Piazza del Popolo : la statue de la Liberté était en vert.

En tournant par là...

Les antennes de Rome : presque partie intégrante de l'architecture... Dans le quartier du Trastevere, un endroit que je ne connaissais pas, mais où je retournerai. Un gars jouait "Ay ay ay ay, canta y no llores" sur son accordéon.
porque cantando se alegran
cielito lindo los corazones

De la sierra, morena
cielito lindo vienen bajando
un par de ojitos negros
cielito lindo de contrabando

Ay, ay, ay, ay, canta y no llores
porque cantando se alegran
cielito lindo los corazones

ciao

yvan

jeudi, janvier 04, 2007

Parfois...

Parfois, il semble juste que tout va aller de pire en pire.
Ça avait pourtant bien commencé.
Le réveillon fut agréable, dans ce refuge, à 2500m.
Le refuge de Packe, du nom du pyrénéiste anglais qui en finança la construction, sur la frange d'un col, près de la Coume de l'Ours, au coeur du pays Toys.

On a mangé du foie gras, bu du vin blanc et profité de beaux couchers de soleil et levers de lune.
Le chemin du retour fut plus agréable que l'aller, nous vîmes un lagopède (Lagopus mutus) et avons traversé un lac gelé, marchant sur la glace noire. Le temps était chaud, comme un printemps très en avance au milieu de l'hiver; c'est là qu'on pense au réchauffement climatique.

En bas, dans la vallée, à notre camps de base de Viella, nous retrouvâmes de vieux copains, bûmes un mousseux, mangeâmes les saucisses sèches et le saucisson, et parlâmes comme des adultes; je commence à avoir peur de vieillir encore.

Puis nous rentrâmes. Je suis arrivé à la maison, j'ai vidé mon sac de mes affaires de montagnes, l'ai rempli de mes affaires de ville, ai mangé de la soupe; j'ai l'impression que c'est là que l'on dort le mieux, après une longue journée des montagnes aux plaines, et deux jours de sommeil approximatif, quand on a revu la famille et les amis.

Le train part à l'heure en gare de Pau. Nous longeons les montagnes fraichement enneigées et le gave de Pau, puis les plaines ensoleillées, puis la mer méditerranée, et puis on s'est arrété. Une fille venait de se jeter sous les roues. Alors nous avons attendu 5h, j'ai perdu ma correspondance à Nice, nous avons dormi 5h dans un wagon-lit affrété, attendu 1h pour prendre le train pour Vintimille, attendu 2h pour prendre le train pour Gênes, attendu 2h pour attraper enfin le train pour Rome, nous sommes arrivés à Rome avec 1h30 de retard, après 6 heures de trajet passées entre deux wagons. A Rome, j'ai dû payer 50€ d'amende pour n'avoir pas assez de monnaie pour payer mon ticket de métro. J'ai finallement réussi à arriver, exténué, chez moi. Mon voyage a duré 35h de Féas à Via Francisco Sivori. Presque aussi long que pour aller en Nouvelle-Zélande.

Heureusement, mon maître de stage arctique se rappelait de moi, et m'envoie quelques ar(c)ticles.