lundi, novembre 20, 2006

Samedi

Ce week-end fut agréable : je le passai tranquillement à marcher sur les collines à la recherche du meilleur point de vue sur la cité, plongeant dans le tourbillon des ruelles, remontant à la surface des tuiles, pour reprendre mon souffle et descendre à nouveau me méler à la rumeur de la ville. Une mer aussi calme en surface qu'agitée et bruyante à mesure que l'on descend vers le fond.

La vue depuis la colline de Garibaldi n'est pas mal ; l'angle est large mais l'endroit étant peu propice à la contemplation je redescends dans la ville, croisant au passage deux acrobates flottant dans les airs. Lui, lui montre comment faire, elle, l'écoute avec attention, le chêne, impassible, soutient le drap qui les fait voler.
Jardin caché dans les ruelles.
Une fois de l'autre côté du Tibre, je me perds à moitié dans le dédale. Un drapeau bleu blanc rouge m'aide à me repérer sur ma carte : je suis sur la place Farnese, devant l'Ambassade française, à deux pas de la place du Campo di Fiori que je traverse tous les matins. La place est agréable, mais je préfere l'Ambassade de Chypre qui fait face au sombre palais français.
De là j'ai essayé de rejoindre la Villa Medici, villégiature des privilégiés académiciens français à Rome. Ma quête n'a pas très bien marché puisque je me suis retouvé encerclé de policiers aux airs de mercenaires ripoux et de carabinieri, plus sérieux. Il faut que je pense à me faire une fausse accréditation de presse pour prendre en photo les policiers qui le valent : ceux là semblaient tout droit sortis de Tintin chez les Picaros...Il ne m'attendaient cependant pas à moi, petit touriste français perdu dans les immensités citadines. Une fois choisi un poste d'observation adéquat, et vite rejoint par un couple d'anglais de Chester, à côté de Manchester, une très jolie petite campagne anglaise où l'on trouve aussi des ruines romaines, oui jeune homme, je comprends que comme mes voisins je vais assister à une manifestation romaine. Une chance pour mes anglais qui vont pouvoir la comparer avec celle de Barcelone qui leur passait au pied du balcon au printemps dernier.
Les manifestants arrivent à la nuit tombée ; il est 5h30, la marche atteint ici son terminus. C'était une manifestation bonne enfant, il y avait même une fanfare à effectif réduit (style de banda ensatienne). Les slogans pour la libération de la Palestine et l'arrêt de la coopération économique et militaire italienne avec Israël semblaient légitimes, s'il n'y avait eu ces abrutis brûleurs de drapeaux. Ce n'est pas que je sois patriote, ce n'est pas, je pense, un de mes sentiments caractéristiques, mais je ne supporte pas ce geste : un drapeau représente, à l'étranger, tout un pays, autant les imbéciles que les autres, et en ce sens, brûler le drapeau israëlien, c'est brûler les efforts que font là-bas des gens en faveur de la paix et en mélanger les cendres avec celles des expansionistes heureux. .Comme brûler le drapeau américain est oublier que la moitié de la population est contre la politique US au Moyen Orient : 6 bandes et demies et 25 étoiles ne méritent pas de finir piétinées sur le pavé.
Les policiers n'ont pas chargé et je finis la soirée à écouter un petit groupe de jazzmen sur la Via del Corso.

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