Le temps est plus clément qu'hier, mes habits ne risquant rien à sécher dehors, je quitte ma stanza avec l'esprit tranquille et pars pour la Villa Medici, sur les hauteurs de la rive gauche.

Place di Spagna, un attroupement devant la boutique Dior me bloque la route ; déja la saison des soldes? Un nombre trop élevé de tifosi de la Lazio de Rome me pousse à répondre par la négative. Ces gars sont là pour acclamer un joueur de foot venu dépenser des miliers d'euros des millions que compte son contrat et dont les gardes du corps, au moment de déguerpir, pressent brutalement un taxi qui était là et n'allait pas assez vite à leur goût. Voir comment un groupe de gens peut entrer dans une pareille liesse pour un gars claquant son argent dans une boutique dont il leur est presque interdit de regarder les vitrines me rend malade. Alors que les supporters heureux s'éparpillent ou prennent des photos, le vendeur, lui, relit sa facture.
Près du Campo di Fiori, je m'achète un caffè et commence Tu, mio, un roman d'Erri de Luca, en italien. Ma cargaison de livres est arrivée à son terme ; il va falloir que je profite de Noël pour en ramener une caisse.
Piazza de la Fontana di Trevi, des gens sont postés avec des panneaux "Baci gratis", "Free hugs", "Embrassades gratuites". Ne comprenant pas trop, j'évite les filles que je croise en premier, donne une tape amicale sur l'épaule d'un gars un peu trop entreprennant, mais finalement tombe dans les bras d'une gentille mamma qui me bloquait la route. Pourquoi vous faites-ça?
Pourquoi pas? Pour te faire passer une bonne journée, pour te donner le sourire... Alors ça a marché, grazzie. Ça a marché, jusqu'à ce qu'un abruti de policier sur sa moto toute en sirène me pousse de la route pour laisser passer je ne sais quel imbécile trop pressé pour avancer à la vitesse du trafic romain.

La découverte, sur l'un des murs du jardin de la Villa Medici, de Ruines de Rome,
Linaria cymbalaria, me redonne le sourire. Les plantes n'ont que faire des privilèges et continuent de pousser leurs garines dans les infractuosités du mortier,qui cèdera plus tard sous la pression de la fleur...

La Villa Medici offre depuis son balcon et sa terrasse une vue superbe sur les terrasses et les toits de Rome : je crois que c'est là la plus belle vue sur la ville. Seul inconvénient, située plein sud il est impossible de la photographier sans obtenir un contre-jour qui effacera toutes les nuances d'ocres et de terre de Sienne des murs romains, et tout les détails des coupoles, des clochers et des antennes. Un endroit réservé seulement à la contemplation et dont le souvenir ne se trouvera que dans la description qu'en fera notre mémoire..
En rentrant mon proprio m'annonce que le mauvais temps arrive...Mince
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire