Le quartier est peu engageant, vide, froid, massif, quelque chose qui reste et pèse au dessus des immeubles de marbre. Les voitures aussi, qui traversent vite le long de la grande avenue, toute en perspective. Il fait gris, en plus, peu de monde dehors.
J'arrive donc, en métro, et sa bouche me rejette dans ce quartier créé de toutes pièces par le gouvernement fasciste de Mussolini, pour l'année 1942. Le quartier en soi n'est pas très accueillant, c'est vrai: pas de petites rues entre deux bâtiments aux couleurs ocres, pas de touristes, aussi. Qu'on est loin de Rome dans ce qui devait devenir la Troisième Rome et devait "s'étendre sur les autres, bordant les rives du fleuve sacré jusqu'aux plages Tyrrhéennes".
Le Palais des Congrés fait face à la perspective du Palais de la Civilisation Italienne.
Ce bâtiment est peut-être celui qui marque le plus. 216 arches supportent une ode propagandiste à "un peuple de poêtes d'artistes de héros de saints de penseurs de scientifiques de navigateurs d'immigrants"... Je me demande ce que pensent les gens qui vivent à côté et passent devant tous les jours... La mégalomanie d'un dictateur. Je crois que ce qui me dérange le plus c'est le fait que ces bâtiments sont encore debout aujourd'hui et que ces photos ne sont pas des archives d'époque mais sont bel et bien dans mon appareil photo.
Comme pour me donner raison, un peu plus loin, la nature a repris le dessus sur un vélodrôme construit à la va-vite. La nature se fout des fascistes et des mégalomanes de touts poils. Il m'a d'ailleurs fallu sauter deux barrières pour rentrer sur le site et la voir à l'oeuvre. Elle a bien raison pourtant, la nature.
En repartant, les étourneaux volaient en bancs de poissons au-dessus du Palazzo dello sport. Deux faucons préfèrent se faire la cour que jouer aux requins.ciao
PS qui n'a rien à voir: je viens de recevoir un e-mail Fao à propos du World Food Prize. Un prix qui se veut le Prix Nobel pour l'agriculture et l'agronomie. Cette année, sont nominés Luis Iniácio Lula da Silva, le Président brésilien, pour ses réformes contre la faim et la malnutrition, José Esquinas Alcazar, pour son travail sur la conservation de la biodiversité des espèces agricoles (agrodiversité) et pour promouvoir le Traité International sur les Ressources Phytogénétiques pour l'Alimentation et l'Agriculture, Jeffrey Sachs, pour son rôle dans la lutte contre la pauvreté, et Nicolaas A. van der Graaff, pour son soutien à la protection intégrée des cultures.
Le but du jeu: chercher l'erreur, ou les subtils délices de la mondialisation en terme de lutte contre la faim, ou encore comment prendre les méchants pour des gentils.
Votez pour José... Esquinas
1 commentaire:
Je crois que j'aimerais beaucoup ce velodrome en friche.
A la santé des vols d'etourneaux pendant les cours de maths.
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